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Sunday, April 26, 2009

Chuchote

Dans mes chaussures trouées j’ai jeté des mots.
Certains ont glissés à travers les ouvertures et se sont perdus à jamais.
Lesquels ? ça ne vous regarde pas.
Et puis, pourquoi pas ? Mélanger la poupée avec le fléau, la chevelure, le mur, les poils, la merde… ?
Sans chercher à tisser un sens, les laisser respirer à l’air libre, même si dans mes chaussures ça pue…

palabres...8

Chaine de gestes qui s’enchainent et se déchainent
Fil de pensées qui défile et s’emmêle
Une pose, une deuxième, une troisième, une quatrième
Compléter, contempler
Et ça recommence
Crescendo ludique
Associations comiques
Elles s’éclatent comme des enfants
Se prennent au jeu, impudemment
A l’abris des regards

palabres...7

Je suis une armoire qui tente l’expérience de l’étagère.
Ouvrir les portes, enlever le dos, laisser entrer le soleil, le vent, aérer, exposer aux yeux et aux oreilles…
Comment garder un secret quand on est une étagère ?
Comment rester fraiche quand on est une armoire ?
Sortir de soi, s’exposer, raconter, devenir transparent, une expérience parfois si simple mais encore…Une armoire c’est plus solide.


Internet ! Mais qu’est ce que c’est que ça se demandait Vostradacus ?
Il ne savait pas si c’était l’effet du cidre ou du cochon farcis, mais il avait une vision qu’il n’arrivait pas à élucider. Internet, ce mot gravé dans sa tête revenait toutes les nuits dans ses cauchemars atroces. Il se retrouvait à l’école au coin avec un chapeau d’âne en papier sur la tête. Internet ! Mais qu’est ce que c’est que ça se demandait Vostradacus ?


Je me suis réconcilié avec mon oreiller.
Salopard va ! Dés qu’il est là, tu me laisses tomber ! Tu te glisses sous sa tête pour mieux lire ses rêves et ses pensées. Tu le portes, le soutien délicatement, tu te fais souple, doux, parfumé. Pédé vas ! Tu oublis que les nuits de solitude c’est toi que j’ai serré contre mon corps, que c’est toi que j’ai aimé, que c’est sur ton épaule que j’ai versé mes larmes…
Tu es MON oreiller, pas le sien ! Espèce d’ingrat !
…Et puis mon mec s’est barré et je me suis réconcilié avec mon oreiller.

Lettre

70 ans. J’ai 70 ans, c’est un âge élégant.
Vous vous demandez pourquoi un homme de 70 ans ayant travaillé toute sa vie a son compte entre les buissons, les arbres, le gazon et les fleurs voudrait, au coucher de sa vie, devenir secrétaire.
Je me suis dis : « Habib, tu as vécu ta vie comme un glouton. Tu as dormis tant que tu voulais, voyagé tant que tu pouvais, rencontré de magnifiques personnes et ton travail a toujours été un plaisir…
Tu as eu les plus belles femmes ce qui a rehaussé ton estime de toi. Tu es devenu imbu de ta personne ; Tu t’es permis d’être irresponsable puisque de toute façon, tout t’étais pardonné.
Tu ratais les rendez vous, et quand tu ne les ratais pas, tu n’étais pas ponctuel.
Tu te permettais d’être agressif quand ca te plaisait et doux quand ca t’arrangeait.
Tu étais devenu par ton talent la valeur sure, la référence, le dieu du paysage et des soirées mondaines.
Aujourd’hui, Habib, il te reste quelques années a vivre, dorénavant, tu vas apprendre à être ordonné, maniaque, obsessionnel de rangement, intègre et attentionné.
Tu commenceras une chose et tu la termineras comme il faut et non pas comme les cours de chinois que tu n’as jamais continué…
Finis les mensonges et les sournoiseries pour éviter tel ou tel client qui t’embête par sa juste présence.
Tu seras secrétaire. Secrétaire dévoué a son boss, attentif a ses moindres gestes et demandes. Tu seras même doté d’un sixième sens, tu devineras à l’avance ce qu’il projette de désirer, tu liras dans ses pensées car tu ne seras plus toi. Tu seras transparent et tu ne vivras que pour lui.
Tu seras actif, comme tout le monde de 8 à 6 et tu feras des heures supplémentaires non payées.
Voilà Habib ce que tu devras apprendre avant de mourir. »


Extrait de « La vie de débauche de Habib Habib »

Trash Résilles

Trash Résilles
Féminine et froide
Transparente mais impénétrable
Le début d’une fin, c’est toi, mais encore…
Une dernière chance pour changer d’avis
Voilée dévoilée
Tu nous titilles la conscience
Délicieusement amère
Tu enterres nos langues
Et nous reste sur le cœur
Courant d’air industriel
Emprisonne, n’emprisonne pas ?
Impersonnelle remplie de mots personnels, de choses personnels, de moments d’une vie
Tombe silencieuse
La mort plane au dessus de l’agonie
La blessure, la déchirure, les rides, les sentiments froissés
Ta transparence belle est cruelle
Fragile, solide
Légère, pesante
Objet du tiraillement de l’extrême
Froide beauté noire
Où les écorchés vifs se perdent
Face a une réalité
Ingérable