Les gens sans-gênes me gênent jusqu'au sang
Tuesday, October 21, 2014
Friday, October 10, 2014
2001 - 2005
Ecoute, je n’ai rien à dire; alors surtout ne t’approche pas de cette
table, non! Non! La jeune femme à la table d’à coté, regarde comme elle est
canon, waw! Elle porte un string en dentelle! Plus à droite, plus à droite,
non! Non ! NON !
Pas d’ chance...
-“Ecoute, je n’ai rien à TE dire...” Non mais attends, il n’a rien
compris.
-“Ecoute, ce que je n’ai pas à te dire?... ” Non, non plus, trop subtil
peut être. Allez je tente un dernier coup?
-“Ecoute, je n’ai vraiment rien à te dire, à part que je suis déjà affligée
avant d’entamer une conversation et je suis affligée pendant et je suis
affligée après. Je suis affligée à l’idée qu’après ta phrase, ta pensée, ta
réflexion, ton interrogation, ton inspiration, ta déduction, ton information,
ton interjection, ton discours, ton objection, ton délire, ta sottise, ton
éjaculation précoce, je devrai sortir quelque chose de qualité, intelligent de
préférence.
Je t’observe, tu parles, beaucoup, tu as l’air sérieux, ta musculature
faciale le dénonce, tes sourcils aussi, ils sont en parfaite synchro avec tes
globes oculaires et ta bouche, mais je n’entends pas ce que tu racontes, la
musique est trop forte! Tu insistes sur ton flot, c’est la tempête, et moi, je
me dépêche d’assembler tes sons cassés, j’allume ma lampe de table, je ramène
la loupe, la colle, la pince à épiler...mais la marée est à son summum, et
c’est parti pour une balade sur ton chantier où tu t’acharnes et tu creuses et
tu extirpes des trouvailles et tu transpires et tu t’essouffles...Puis soudain,
c’est la mutation. Des poils poussent sur ton visage, ta voix s’épaissie au
ralenti et tes yeux se grillent de nerfs; Monstre sacré de la conversation, va
faire ton porte à porte ailleurs de chez moi...suis le string blanc...
Certes il m’arrive des diarrhées verbales, comme tout juste maintenant, des
explosions d’opinions, des décharges de souvenirs, des éclairs d’idées, des
perles qui se bousculent et que j’ai du mal à mettre en rang et puis la cloche
sonne, tout le monde entre en classe, fini la récréation, c’est le silence dans
la cour.”
La parole doit être soit consistante soit humoristique.
1- Je n’aime pas informer sur le temps, il fait le temps qu’il fait.
2- Je n’aime pas te demander les noms, les noms je les oublie.
3- Je n’aime pas demander: “Comment ça va?” Parce que si ça ne va pas,
faudra jouer le rôle de l’épaule, le chocolat, la cigarette, le café, le joint,
la coke, l’anti-dépressif, le film comique, le psy, le temps qui passe...
4- Je n’aime pas demander: “Qu’est ce que tu fais dans la vie?” Parce que
la vie c’est très vaste et que j’ai pas envie de passer ma vie à ce bar à
l’écouter raconter sa vie.
5- Je n’aime pas demander: “Alors, qu’est ce que tu es devenu?” parce que
s’il n’est rien devenu, faudra vite vite enchaîner...
6- Je n’aime pas demander: “Alors, qu’est ce que tu penses de...?” parce
que le visa d’embarcation métaphysique passionnée, je m’en passe.
7- Je n’aime pas demander: “Je peux te prendre une cigarette?” parce qu’en général
c’est oui et que les clopes c’est pas bon, je vais la fumer juste parce que je
ne sais pas quoi faire de mes mains et que parce que je ne fais pas la
conversation, il faut bien que je fasse quelque chose.
Bien sur je peux toujours éplucher ma bouteille de bière, puis celle de mon
voisin, vérifier mes appels en absence sur mon portable et swinguer ma bague
d’un doigt à l’autre...
Je peux aussi te dire que ta présence est trop présente et que tu me
pollues les oreilles, alors dégage, évapore toi, baisse ta résolution, sois
créatif, mais laisse-moi tranquille puisque je te dis que je n’ai vraiment rien
à te dire...
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