.

-->

-       Papa ?....où va-t-on ?

-       …

-       Où va-t-on, papa ?

-       …

« Après la pluie, le beau temps », dit-on. Mais ce que l’on ne vous dit pas, c’est la douce violence de l’entre deux.

La colère triste est tue, l’incertitude du lendemain et le poids du questionnement. On ne vous relate pas l’angoisse ni la peur ni la désolation encore moins le sentiment d’impuissance à réviser le passé et voir clair dans l’avenir.

On vous cache également l’épuisement moral et la lassitude physique, l’anéantissement et l’abattement qui vous écrasent et vous empêchent de respirer profondément pour vous sentir vaguement vivant. Vous vous sentez mort, vous sentez la mort alors que votre cœur se bat.

L’incompréhensible est presque détestable.

Comment avoir foi en le futur quand nous avons été déçu par le passé ?  

Avoir échappé au pire est plus que troublant. C’est bouleversant, injuste même. Pourquoi nous ? Sommes-nous chanceux ? Sommes-nous maudis ? Quel sens donner à la vie quand nous avons tout perdu et que tout les sens sont possibles ? Avons nous réellement tout perdu ? Des êtres chers, un toit, l’argent, l’estime de soi, la confiance, l’espoir.

Nous aurions préféré, quitte à perdre, perdre la mémoire.

Alors nous asseyons là, paralysés par l’inconnu.