P.S.
Je me délecte de vous rappeler, cher bourreau
des corps, que vos efforts, aussi forcés soient ils, votre créativité, aussi
poussé soit elle et toute l’énergie tortionnaire déployée pour tenter de
m’agresser, n’est que doux massage et réconfort à mes jonctions huilées et
archi élastiques.
Lettre
Vous avoir rencontré par mégarde, par un froid
glacial parmi tant d’autres, a été pour moi un choc absolu.
Vous êtes l’homme, l’éléphant, le tracteur, le
train, l’engin, le satellite, le roc, la planète qui m’écrase de tout son poids
réduisant en bouillis mes os, mes muscles, mes ligaments, cartilages et autres…
Vous avez, par un magistral éclair de génie,
inventé LA machine. Le Tortionnus xxoo1oo, le premier robot tortionnaire programmé
pour tirailler de partout le corps humain.
Les os du coup, un à un, les bras de haut en
bas, les doigts, les jambes le dos ; Il y a même un programme : Le
Tirbouchonus oo1, pour la taille.
Jamais je n’aurais pensé trouver enfin le réconfort
d’un cobaye dans une machine à torture.
Machiavélique le
pensez-vous?
Je n’oublierais jamais la nuit ou vous
manquiez de ruban ; en robe rouge, vous m’avez nouée autour de la bouteille
de champagne : « Un jolis papillons » avez-vous dis.
Ou encore, le jour ou vous aviez perdu votre
foulard, envolé, arraché violemment par le vent, vous l’avez remplacé par mon
corps chaud autour de vos cervicales.
Je n’oublierais pas combien de fois, avec vos
souliers
à talonnettes, vous avez utilisé
ma chair
élastique pour
atteindre votre livre au haut de la bibliothèque.
Vous avez usé de vos neurones musclés, fait
appel aux forces du mal, aux énergies diaboliques qui vous entourent, vous avez
abusé de votre position, maniabilité et votre poids…et c’est pour cela que je
vous suis reconnaissante.
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